Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il était une fois Cunelières...
Publicité
Il était une fois Cunelières...
  • Ce blog a pour but de faire mieux connaitre l'histoire, les monuments, les paysages, les activités locales, passées et présentes du village de Cunelières dans le Territoire de Belfort. Ceci a travers la presse, les photos et autres sources disponibles.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 13 588
30 mai 2015

Christophe MERCELAT, un habitant de Cunelières guillotiné à la révolution.

D'après des sources officielles, il n'y aurait pas eu de guillotinés dans le Territoire de Belfort durant la révolution. Pourtant l'on trouve bien des sources non officielles parlant d'un Christophe MERCELAT qui fut guillotiné à Cunelières même. Par contre on ne trouve pas son nom sur le site des guillotinés de la révolution française. Ce site devant sûrement s'être basée sur des sources officielles pour créer leur liste de guillotinés. A priori rien ne dit que toutes les archives de cette époque ne nous soient parvenues, il n'est donc pas impossible de penser que certains noms de guillotinés ne soient pas officiellement connus.

Cela étant dit voici la source parlant de Christophe MERCELAT guillotiné durant la révolution, il s'agit de l'ouvrage "Revue catholique de l'Alsace, année 1869"

A la page 89, on peut lire :

"— Un confesseur de la foi dans le Haut-Rhin. Dans les différents catalogues qu'on a dressés des confesseurs de la foi, quelque nom qu'on leur ait donné, on a omis un campagnard du Haut-Rhin, recommandable par sa fermeté. Il s'appeloit Christophe Mercelat, de Cunelières, canton de Fontaine, arrondissement de Belfort. Il était né le 16 mai 1750, de Nicolas Mercelat et de Marguerite Martin. Il avoit reçu une éducation chrétienne et pratiquait exactement les devoirs de cette religion sainte. Comme il étoit boiteux et ne marchoit qu'avec des béquilles, il ne pouvoit guère s'occuper des travaux de la campagne et passoit la plus grande partie de son temps à des lectures pieuses : ce fut la cause de son bonheur. Dans le nombre des livres qui lui tombèrent entre les mains, dès les premières fureurs de la Révolution, il y en eut qui lui dévoilèrent évidemment les erreurs de la prétendue constitution civile du clergé, le schisme qu'elle introduisait et l'intrusion des pasteurs qu'elle mettoit en place. Il agit en conséquence, évita les assemblées de la religion constitutionnelle, et lorsqu'on lui en demanda les motifs, il les expliqua sans détour. Tant de franchise et de fermeté augmenta le nombre de ses ennemis et enhardit leur fureur; en sorte qu'ils le dénoncèrent comme rébelle et contre-révolutionaire. Conduit à Colmar, chef-lieu du département, on lui proposa le serment; mais il ne le prêta que sous la restriction formelle de fidélité à la Religion de ses pères et à son Roi Louis XVI. Il n'en fallait pas davantage pour le livrer au Tribunal révolutionnaire qui, après de vains efforts pour vaincre sa constance, le condamna à mort, le 28 février 1794; fondé principalement sur une lettre écrite et signée de sa main, qu'il ne voulut pas désavouer, portant qu'il serait toujours fidèle à son Dieu et à son Roi. Ramené de Colmar à Cunelières, il y fut exécuté le 1er mars suivant. Avant de monter à l'échafaud les révolutionnaires lui présentèrent de l'eau bénite par l'intrus et les secours de ce prêtre schismatique; il refusa l'un et l'autre, et parvenu à ce théâtre de sa gloire, il s'écria : «Vive le Roi! je meurs content pour mon Roi et pour la Religion de mes pères.»

Afin de vérifier les propos relatés ci-dessus, je suis allé consulter les registres paroissiaux de Cunelières en ligne, et plus exactement les dépouillements de ceux ci faits par l'association LISA. Malheureusement en ce qui concerne sa naissance, les registres sont lacunaires sur la période 1742-1776 pour la paroisse de Montreux-Jeune dont dépendait Cunelières. Plus grave, je n'ai pas trouvé d'acte de décès de Christophe MERCELAT dans les registres d'état civil le 1er mars 1794 correspondant au 11 ventôse an 2 de la république dans le calendrier révolutionnaire.
Les registres sont ils lacunaires ? Les guillotinés n'avaient ils pas le droit de voir leur décès retranscrit sur les registres ? A t'il  été guillotiné ailleurs qu'à Cunelières ? Ou n'a t'il finalement pas été guillotiné ? Ce récit est il finalement qu'une légende ?

En cherchant un peu sur internet, il semble qu'il n'y avait pas (ou pas souvent) d'actes de décès délivrés pour les guillotinés. D'où cette absence probable sur les registres de Cunelières. Apparemment il faudrait rechercher la preuve, si elle existe (toujours) aux archives judiciaires concernées c'est à dire ici celles de Colmar. Mais peut-être cette source a t'elle déjà été consultée pour établir la liste officielle des guillotinés de la révolution ?

Difficile d'aller plus loin pour le moment. Je me rappelle qu'il y a des années un historien local, André Larger, avait fait un article sur le sujet dans le journal Le Pays. Mais je ne me souviens plus de ce qu'il avait conclu à l'époque. Si j'amais je retrouve cet article dans mes archives, je vous en ferrai part. Peut-être avait il trouvé le fin mot de l'histoire.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité